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Investir en ETF : Risquez-vous de tout perdre ?

En mars 2020, certains ETF sur le pétrole ont vu leur valeur chuter de plus de 80 % en l’espace de quelques semaines, piégeant de nombreux investisseurs particuliers. La diversification offerte par ces produits financiers n’empêche pas des pertes massives lorsque les marchés deviennent extrêmes ou que les sous-jacents se retrouvent illiquides.

Contrairement à une action classique, la structure des ETF expose parfois à des risques de contrepartie ou à des écarts importants entre la valeur liquidative et le prix de marché. Les mécanismes de protection intégrés ne garantissent pas une immunité totale contre la volatilité ou des défaillances exceptionnelles.

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Comprendre les ETF : fonctionnement et spécificités

Le marché des ETF, ces fameux exchange traded funds, a bouleversé la donne pour les investisseurs lassés de la gestion active et de ses promesses incertaines. Un ETF, c’est un fonds indiciel coté conçu pour suivre au plus près un indice boursier comme le MSCI World ou le CAC 40. Ici, pas de paris risqués sur quelques valeurs, mais une volonté d’épouser fidèlement la trajectoire d’un indice de référence.

Dans la pratique, chaque ETF embarque un panier d’actions ou d’obligations alignées sur la composition de son indice sous-jacent. Les mastodontes de la gestion d’actifs, Vanguard, BlackRock, Amundi, offrent des gammes étendues : toutes les géographies, tous les secteurs, en euros comme en dollars, avec la garantie des normes européennes via le label UCITS. La mécanique semble limpide. Les ETF dits physiques détiennent réellement les titres de l’indice ; les ETF synthétiques, eux, reposent sur des swaps et des accords financiers pour répliquer la performance, une subtilité qui mérite attention.

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Voici ce que recherchent la plupart des investisseurs en misant sur ces produits :

  • Un accès immédiat à la diversification, sans multiplier les lignes en portefeuille
  • Des frais réduits, nettement plus compétitifs que les fonds gérés activement
  • La possibilité d’acheter ou vendre tout au long de la séance boursière, sur la plupart des marchés

La performance de l’indice reste la référence absolue. Un ETF calé sur le MSCI World épouse la courbe de l’indice, à un écart près, le fameux tracking error. Mais il reste indispensable de vérifier la composition exacte du fonds et le mode de réplication choisi. Investir en ETF, c’est miser sur la transparence, tout en acceptant de suivre les soubresauts, parfois violents, du marché d’origine.

Quels sont les véritables risques d’un investissement en ETF ?

La simplicité apparente des ETF séduit, mais nul ne doit ignorer la réalité des risques qui accompagnent ce type de placement. Le plus évident : le risque de marché. Un ETF ne protège nullement contre la baisse des indices. Lorsque l’indice de référence s’effondre, la valeur du fonds décroche à la même vitesse. Un tracker calé sur le MSCI World expose automatiquement à la volatilité de l’ensemble des bourses mondiales, sans protection.

Autre point de vigilance : le risque de liquidité. Sur certains ETF peu échangés, vendre rapidement implique parfois d’accepter une décote par rapport à la valeur réelle, surtout pendant les périodes d’agitation boursière ou sur des segments spécialisés. Les ETF sur les grosses capitalisations offrent généralement une bonne liquidité, mais la prudence s’impose sur les produits confidentiels ou exotiques.

Le risque de contrepartie concerne principalement les ETF à réplication synthétique. Si la banque qui assure le swap venait à faire défaut, une partie du capital pourrait être impactée, même si la réglementation européenne limite ce risque à 10 % de l’actif. Les ETF physiques, qui détiennent directement les titres, ne sont pas concernés par ce scénario, mais ils restent exposés au risque spécifique : la faillite d’une société composant l’indice, comme l’a illustré la déconfiture de Wirecard en 2020.

Enfin, les ETF à effet de levier ajoutent une couche de complexité : ils amplifient les variations de l’indice, pour le meilleur comme pour le pire. Un rebond peut doper la performance, mais une chute s’avère tout aussi foudroyante. Mieux vaut maîtriser parfaitement ces produits avant de s’y aventurer.

Peut-on réellement tout perdre en investissant dans des ETF ?

La crainte de voir son épargne disparaître intégralement revient souvent sur la table. Pourtant, la mécanique des ETF repose sur la reproduction d’un indice boursier ou obligataire. Tant que les actifs sous-jacents conservent une valeur, l’ETF ne peut pas tomber à zéro. Il faudrait assister à la faillite simultanée de toutes les entreprises du MSCI World ou à l’effondrement total d’un panier d’obligations souveraines pour que ce scénario se produise, autant dire que l’hypothèse reste hautement improbable, même en cas de crise sévère.

En revanche, subir une perte importante reste un risque bien réel. Un choc global, une crise de liquidité ou l’effondrement d’un secteur peuvent entraîner des baisses marquées de la valeur de l’ETF. Sur les produits à effet de levier, l’impact est décuplé. Il n’existe aucune promesse de rendement, ni de bouclier contre la volatilité pour ceux qui investissent dans les ETF.

Les grands gestionnaires comme Vanguard, BlackRock ou Amundi structurent leurs produits pour limiter le risque de contrepartie. Les ETF labellisés UCITS, largement présents en Europe, sont soumis à des règles très strictes sur les actifs admis. Mais aucune réglementation ne protège totalement contre une perte en capital due à l’évolution des marchés ou à un effondrement global.

Pour clarifier la réalité du risque, voici quelques points à retenir :

  • Un ETF ne disparaît que si toutes les entreprises ou obligations de l’indice perdent l’intégralité de leur valeur.
  • La diversification intégrée réduit l’ampleur du risque, sans le supprimer complètement.
  • Le risque zéro n’existe pas, même sur les ETF UCITS proposés par des acteurs réputés comme Amundi ou BlackRock.

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Conseils pratiques pour investir sereinement dans les ETF

Adopter les ETF dans sa stratégie patrimoniale suppose rigueur et anticipation. Premier impératif : posez-vous sur le long terme. Ces fonds sont pensés pour accompagner la durée, pas pour jouer sur la volatilité de quelques journées. Leur intérêt se trouve dans la gestion passive, la régularité de l’investissement et la capacité à traverser les cycles boursiers. Optez pour des ETF européens, sous label UCITS, c’est l’assurance de règles claires sur la sécurité et la diversification.

Pour limiter les aléas, construisez votre portefeuille en panachant plusieurs classes d’actifs. Combinez actions mondiales (MSCI World, S&P 500), obligations d’État ou d’entreprise, et pourquoi pas une part de marchés émergents. La diversification permet de ne pas dépendre d’un seul secteur ou d’une seule zone géographique. Selon vos objectifs, vous pouvez loger vos ETF dans un PEA, un compte-titres ou une assurance vie adaptée à votre fiscalité.

Avant chaque investissement, prenez le temps d’étudier le document d’informations clés (DIC) de chaque ETF : composition du portefeuille, frais, risque de marché, exposition aux devises. Pour les débutants, mieux vaut éviter les ETF à effet de levier ou à réplication synthétique. Les grandes sociétés comme Amundi Asset Management, BlackRock ou Vanguard mettent à disposition toutes ces informations de façon détaillée.

Quelques consignes pour avancer avec méthode :

  • Ne négligez jamais l’impact des frais de gestion sur la performance à long terme.
  • Pensez à réajuster périodiquement l’allocation de votre portefeuille, sans multiplier les mouvements inutiles.
  • En cas de doute, faites appel à un professionnel agréé par l’Autorité des marchés financiers pour sécuriser vos choix.

Au bout du compte, miser sur les ETF revient à faire confiance à la robustesse des indices et à la discipline de votre stratégie. Entre opportunités et risques, l’investisseur averti avance avec lucidité, prêt à traverser les orages autant que les embellies.

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