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Retraite : compter les stages pour la retraite, explication

Femme d'âge moyen au bureau avec papiers et sourire

Un chiffre sec : chaque année, près de 1,6 million de jeunes signent une convention de stage en France. Pourtant, la majorité d’entre eux ne se doutent pas que, sur le plan de la retraite, ces mois passés en entreprise risquent fort de disparaître des radars. Un stage, même payé, ne s’inscrit pas d’office dans votre historique de cotisation. Les règles du jeu sont serrées : seuls certains stages peuvent donner lieu à un rachat, limité à deux trimestres, et sous conditions. De leur côté, les contrats d’apprentissage offrent la possibilité de valider des trimestres sans formalité supplémentaire, à condition que l’employeur ait correctement déclaré et réglé les charges sociales. Mais des salaires modestes peuvent parfois limiter le nombre de trimestres engrangés.

La marche à suivre pour racheter des trimestres au titre d’un stage ou d’une période d’études supérieures passe par l’Assurance retraite, et ne tolère aucun retard. Dépasser les délais, c’est risquer de voir ces périodes s’évanouir définitivement de votre relevé de droits.

Stages, apprentissage et retraite : quels droits pour ces périodes souvent oubliées ?

Le parcours professionnel ne débute pas forcément avec un contrat à durée indéterminée. Chaque année, des milliers de jeunes enchaînent stages et apprentissages, mais peu savent réellement comment ces expériences s’inscrivent dans le calcul de la retraite. Un stage conventionné, même gratifié, ne permet pas de valider automatiquement des trimestres pour la retraite. Seule une démarche de rachat, possible dans les deux ans suivant la fin des études et limitée à deux trimestres, offre une porte d’entrée. Les conditions sont strictes, et le dispositif ne concerne pas tous les profils.

L’apprentissage change la donne. Même avec une rémunération inférieure au SMIC, chaque année complète d’apprentissage permet potentiellement de valider jusqu’à quatre trimestres. Encore faut-il que l’employeur ait versé l’ensemble des cotisations sociales requises. Ces périodes sont considérées comme trimestres assimilés. Vigilance donc, car une erreur de déclaration ou une cotisation manquante peut fausser le calcul de la durée d’assurance.

Voici un résumé des droits liés à ces situations :

  • Stages gratifiés : validation de trimestres possible uniquement via un rachat spécifique, jamais de manière automatique.
  • Apprentissage : validation automatique de trimestres assimilés, sous réserve du paiement des cotisations sociales.
  • Travaux d’utilité collective (TUC) : certaines périodes peuvent ouvrir droit à des trimestres assimilés, selon la réglementation de l’époque.

La formation professionnelle ou certains épisodes d’inactivité subie peuvent également permettre de valider des trimestres assimilés, sous réserve de justificatifs. Chaque situation mérite une vérification attentive sur le relevé de carrière de l’Assurance retraite. Parfois, la majoration de durée d’assurance s’applique à des périodes particulières, complexifiant encore la lecture globale de vos droits.

Trimestres cotisés, assimilés, validés : comprendre les différences pour mieux anticiper

La terminologie de la retraite n’a rien d’anodin. Le terme « trimestre » recouvre en réalité plusieurs réalités distinctes, et mieux vaut en saisir les nuances pour préparer ses choix.

Trimestres cotisés : ils correspondent à des périodes où des cotisations retraite ont effectivement été prélevées sur un salaire ou un revenu. Ce sont ces trimestres qui pèsent le plus lourd pour déterminer le taux de liquidation de la pension, et donc la présence d’une décote ou d’une surcote. Salariés, travailleurs indépendants, tout euro déclaré compte dans la limite de quatre trimestres cotisés par an.

Trimestres assimilés : ils regroupent les périodes sans activité, ou faiblement rémunérées, qui ouvrent néanmoins des droits (chômage indemnisé, arrêts maladie, congé maternité, service national, apprentissage). Ces périodes sont prises en compte pour la durée d’assurance, mais ne génèrent pas de surcote et n’alimentent pas forcément les points des régimes complémentaires.

Trimestres validés : ce terme désigne toute période prise en compte dans la durée d’assurance, qu’il s’agisse de trimestres cotisés ou assimilés. Pour le régime général, seul le total des trimestres validés permet d’atteindre la durée exigée pour un départ à taux plein. Mais attention, lors du calcul précis du montant de la retraite, la distinction entre cotisés et assimilés reste fondamentale.

Quelques repères pour ne pas se perdre dans ces notions :

  • Le cumul emploi-retraite ne permet pas systématiquement de collecter de nouveaux trimestres cotisés, la vigilance est donc de mise.
  • Les stages, qu’ils aient fait l’objet d’un rachat ou non, figurent parmi les périodes assimilées, mais sous conditions précises.
  • L’examen régulier du relevé de carrière s’impose pour repérer d’éventuels oublis et éviter une décote inattendue.

Peut-on faire compter ses stages et études dans le calcul de la retraite ?

Les années d’études supérieures ne pèsent que rarement sur le relevé de carrière à la sortie de l’université. Pour qu’elles comptent dans le calcul de la retraite, il faut saisir l’opportunité du rachat de trimestres. Ce geste volontaire permet de valoriser jusqu’à 12 trimestres au titre des années d’études supérieures effectuées dans un établissement reconnu, ou pour des stages en entreprise, selon des critères précis. Le coût dépend du choix (taux seul ou taux et durée), de l’âge au moment du rachat, et du niveau de revenus. Cette opération concerne la retraite de base, influant sur le taux de liquidation et la durée d’assurance, mais elle n’ouvre pas de droits à points dans les régimes complémentaires. La récente réforme des retraites n’a pas bouleversé ce mécanisme.

Pour les stages, un dispositif spécifique existe depuis 2014 : chaque période de stage supérieure à deux mois, et gratifiée, peut donner lieu au rachat d’un trimestre à tarif préférentiel, dans la limite de deux trimestres. Mais il faut agir vite : la demande doit être déposée dans les deux ans suivant la fin du stage. Ce coup de pouce n’est pas rétroactif pour les stages TUC ou les formations antérieures à la réglementation.

Retenons les points suivants :

  • La validation n’est jamais automatique : la démarche revient à l’assuré qui souhaite améliorer sa future retraite.
  • Le rachat de trimestres s’analyse comme une opération patrimoniale à arbitrer, selon le déroulement de carrière et l’espérance d’amélioration de la pension.
  • Le recours au rachat de trimestres pour les années d’études ou de stage ne modifie pas les droits à la retraite complémentaire, qui restent calculés à part.

Groupe de collègues lors d

Rachat de trimestres auprès de l’Assurance retraite : mode d’emploi et points de vigilance

Derrière le rachat de trimestres se cache une démarche très encadrée, à prendre en charge individuellement. Il faut se connecter à son espace personnel sur le site de l’Assurance retraite ou contacter sa caisse régionale pour constituer le dossier. Le dispositif vise d’abord les périodes d’études supérieures non déjà prises en compte, ainsi que certains stages en entreprise postérieurs à 2004, toujours selon des règles strictes.

Jusqu’à 12 trimestres peuvent être rachetés pour des années d’études reconnues, dans la limite de quatre par année civile. Pour les stages, le plafond est de deux trimestres, à un tarif réduit si la demande intervient dans les deux ans suivant la fin du stage. Passé ce délai, le coût grimpe nettement. Deux options s’offrent alors : améliorer le taux de calcul de la pension de base, ou jouer également sur la durée d’assurance. Le choix entre ces deux solutions influence directement le montant de la future retraite et l’âge auquel le taux plein est atteint.

Le montant à régler varie selon le revenu imposable, l’âge de l’assuré, l’option choisie et le plafond de la Sécurité sociale. Il peut s’étendre de quelques milliers à plus de 7 000 euros par trimestre, selon le profil.

Quelques règles majeures à garder en tête :

  • Racheter des trimestres ne permet jamais d’obtenir de points dans les régimes complémentaires.
  • Les trimestres ainsi acquis viennent gonfler la durée d’assurance prise en compte pour déterminer la date possible de départ à taux plein.
  • Avant de se lancer, il est vivement recommandé de simuler l’impact du rachat sur le montant de la pension future. La rentabilité de l’opération dépendra toujours du parcours professionnel et du régime de retraite concerné.

À chacun de peser l’intérêt de la démarche, car sur le long terme, quelques trimestres de stage ou d’études peuvent finir par faire la différence entre un départ retardé et une retraite à taux plein, ou entre une pension rabotée et une retraite mieux assurée. Le choix appartient à ceux qui prennent la peine d’anticiper, sans jamais laisser filer ces années hors radar.

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