Revenus pris en compte pour un crédit immobilier : critères à connaître

Un salaire variable encaissé depuis moins de trois ans reste, pour la grande majorité des banques françaises, hors-jeu dans le calcul des ressources acceptées. L’allocation chômage, aussi élevée soit-elle, n’intervient jamais dans l’évaluation d’une demande de prêt immobilier. Certaines primes, même soumises à l’impôt, sont ignorées, alors que des revenus fonciers discontinus ne passent parfois qu’après un filtrage rigoureux.

Derrière une grille d’analyse qui semble standardisée, chaque établissement applique ses propres filtres pour mesurer la solidité et la fiabilité des ressources. Ce mode de sélection change radicalement la capacité d’endettement envisageable et façonne la tactique à privilégier lors de la constitution du dossier.

Comprendre les revenus pris en compte par les banques pour un crédit immobilier

Avant toute discussion, les banques analysent la structure des revenus pris en compte pour un crédit immobilier. La base, c’est le salaire net stable, perçu avec régularité. Les primes prévues au contrat, si elles apparaissent chaque année et sont repérables sur plusieurs relevés, peuvent aussi être considérées. Pour les indépendants, preuve de la stabilité sur trois exercices exigée, avec documents comptables à l’appui.

Quant aux revenus locatifs, la prudence guide leur prise en compte : seule une fraction de 70 à 80 % est retenue, tenant compte des périodes de vacance ou d’éventuels impayés. Une pension alimentaire ancienne et constatée par décision de justice peut valoriser le dossier. En revanche, allocations sociales et familiales pèsent peu dans la balance.

Voici les principales ressources généralement retenues dans le calcul :

  • Salaire et revenus équivalents : salaires nets, primes régulières, 13e mois
  • Revenus locatifs : pris en compte à hauteur de 70 à 80 % selon l’établissement
  • Dividendes : seulement s’ils sont reconnus comme stables sur la durée

Le statut professionnel ne passe jamais inaperçu : un agent de la fonction publique, par exemple, bénéficie d’un bonus de confiance du fait de la garantie de l’emploi. Les dirigeants et travailleurs indépendants, eux, doivent faire la preuve de la solidité de leur activité. Les critères de revenus salaires pris en compte varient donc selon le parcours, l’origine des ressources, et la doctrine du prêteur.

Quels critères de stabilité et de pérennité les établissements examinent-ils vraiment ?

Aux yeux d’un prêteur, la somme sur la fiche de paie ne fait pas tout. Pour mesurer la capacité d’emprunt, les conseillers observent la stabilité de l’emploi et l’ancienneté professionnelle. Un revenu constant, encaissé sur une période d’au moins douze mois, inspire confiance. Le CDI reste le sésame incontesté, le CDD ou l’essai soulèvent la prudence. Les indépendants doivent, quant à eux, présenter une activité continue sur au moins trois années.

Le statut professionnel est scruté sans relâche : salariat privé, fonction publique, professions libérales, chacun avec ses atouts ou ses limites. Un employeur reconnu, une activité encadrée, voilà ce qui rassure. Les jeunes entreprises, en revanche, appellent systématiquement à une analyse plus minutieuse du risque.

Au-delà du simple montant du salaire, c’est la régularité des flux qui fait la différence. Primes et loyers, pour être intégrés, doivent se répéter dans la durée. Les aides sociales ou allocations, incertaines et fluctuantes, pèsent très peu dans l’analyse du dossier pour obtenir un prêt immobilier.

Pour mieux cerner les exigences des banques, les points qu’elles interrogent systématiquement méritent d’être listés :

  • Ancienneté sur le poste : seuil le plus souvent d’un an minimum
  • Type de contrat : CDI valorisé, CDD ou intérim nécessitant des garanties supplémentaires
  • Gestion du compte bancaire : absence de découverts habituels, comptes bien tenus

Ces points tranchent nettement entre une demande validée et une demande laissée de côté.

Le taux d’endettement : pourquoi il joue un rôle clé dans votre dossier

Le taux d’endettement fonctionne comme le critère de référence durant l’instruction d’une demande de crédit immobilier. Ce pourcentage compare les charges mensuelles au revenu net global du ménage. La barre des 35 % s’est imposée ; la dépasser réduit fortement les chances de réussite, rester au-dessous rassure le conseiller et peut faciliter la négociation.

Pour aboutir à ce chiffre, l’ensemble des affections mensuelles, crédits auto, prêts de consommation, et s’il y a lieu, crédits immobiliers en cours, sont additionnées. Les revenus pris en compte pour un crédit immobilier incluent les salaires, primes récurrentes, une partie des revenus fonciers et, parfois, pensions stables.

Ci-dessous, les paramètres sur lesquels s’appuie ce calcul :

  • Taux d’endettement = (Total des charges / Total des revenus nets) x 100
  • Fourchette commune : 35 % pour la limite haute

La banque affine ensuite ce diagnostic par l’analyse du reste à vivre, c’est-à-dire ce qui vous reste chaque mois une fois toutes les mensualités ponctionnées. Deux profils au même taux d’endettement ne présentent pas la même robustesse si leurs revenus diffèrent nettement. Pour certains profils, notamment l’investisseur locatif, le calcul du taux d’endettement différentiel est mobilisé : une portion des loyers vient alors renforcer les ressources.

Le taux d’endettement agit comme un filtre, jamais comme une sanction mécanique. Les établissements réinterprètent ce seuil à la lumière de la sécurité professionnelle, du parcours de l’emprunteur et de la gestion des finances. Savoir l’anticiper, c’est déjà tenir la clé d’un projet réussi.

Femme et conseiller bancaire discutant documents

Conseils pratiques pour renforcer votre dossier et maximiser vos chances d’acceptation

Rien ne se fait au hasard pour une demande de prêt immobilier. Première stratégie payante : l’apport personnel. Un apport de 10 à 20 % du projet augmente considérablement la force du dossier et démontre un engagement capital.

Dossier solide rime avec présentation rigoureuse des revenus. Préparez bulletins de salaire, preuves de revenus locatifs, dernier avis d’imposition, relevés bancaires récents. La stabilité professionnelle s’affiche d’autant mieux avec deux ans sur un même poste. Les professions indépendantes gagnent à anticiper en fournissant plusieurs bilans annuels.

La gestion des comptes, elle, reste sous haute surveillance. Soldes créditeurs, comptes sans impayés, dépenses maîtrisées : tout cela fait pencher la balance. Un crédit à la consommation réglé avant la demande peut améliorer, lui aussi, la présentation du taux d’endettement.

Comparer les taux proposés, comprendre le TAEG, qui regroupe tous les frais,, négocier chaque élément, autant de réflexes à cultiver. Faire dossier commun avec un co-emprunteur solide peut rassurer, à condition que ses ressources soient reconnues stables. Accordez une attention toute particulière à la garantie et au choix de l’assurance emprunteur, qui protègent votre famille et rassurent l’établissement prêteur.

Au terme de ce parcours minutieux, chaque atout compte. Un dossier irréprochable, c’est parfois la clef qui ouvre mille portes. Jusqu’où serez-vous prêt à aller pour décrocher ce crédit immobilier ?